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Troubles de la Miction

La miction normale est complète, volontaire et indolore, exclusivement diurne, dure moins d’une minute, permet l’élimination d’environ 350 mL d’urine, est espacée de 3–4 heures de la miction précédente. Elle a pour but de vider la vessie. 

Les anomalies de la miction peuvent résulter de troubles du remplissage vésical ou de troubles de la vidange vésicale. Les anomalies de la miction sont à l'origine de symptômes du bas appareil urinaire (SBAU) perçus différemment d'un individu à l'autre. Une pathologie de la miction est définie par l'association de symptômes, de signes cliniques et d'observations urodynamiques.
Parmi les troubles de la miction, On distingue :
1- LA DYSURIE :
A. Interrogatoire :
  • Retard au démarrage
  • Faiblesse du jet
  • Poussée abdominale
  • Augmentation du temps de miction avec parfois miction en 2 temps
  • Sensation de vidange incomplète
  • Gouttes retardataires
N.B : se méfier d’un tableau de globe chronique avec miction par regorgement et fuites.
  • Signes fonctionnels urinaires associés (urgenturie, pollakiurie, syndrome d’hyperactivité vésicale)
  • Brûlures mictionnelles et ± hématurie si prostatite
  • Questionnaires de symptômes : score IPSS +++ (International Prostate Score Symptom)
  • Questionnaires de qualité de vie
B. Examen physique :
  • Toucher rectal à la recherche d’une prostate volumineuse et/ou douloureuse (prostatite)
C. Paraclinique :
  • Débitmétrie (fig. 8.5) : recommandée
  • Mesure échographique du résidu post-mictionnel +++ recommandée : (débit max ≤ 15 mL/s en faveur d’un syndrome obstructif)
  • BU ± ECBU recommandé : à la recherche d’infection urinaire (prostatite ?)
  • Ionogramme sanguin, urémie, créatininémie : recherche d’insuffisance rénale chronique en cas de rétention vésicale chronique
  • Fibroscopie urétrovésicale non systématique : recherche de prostate volumineuse et obstructive, sténose urètre, tumeur de la vessie ou lithiase…
  • Echographie réno-vésico-prostatique non systématique : dilatation pyélocalicielle, dysmorphie vésicale, volume prostatique
  • UCRM (= urétrocystographie rétrograde et mictionnelle) non systématique : vessie de lutte en arbre de Noël
D. Étiologies :
1. Obstruction sous-vésicale :
  • Hypertrophie bénigne de prostate
  • Cancer de prostate
  • Prostatite
  • Maladie du col vésical, sclérose du col
  • Sténose de l’urètre
  • Calcul enclavé dans l’urètre
  • Corps étranger de l’urètre
  • Tumeur utérine, ovarienne
  • Prolapsus génital
2. Vessie neurogène :
  • Centrale :
    • Traumatisme médullaire
    • Sclérose en plaques
    • Maladie de Parkinson
  • Périphérique      
    • Syndrome de la queue-de-cheval
    • Diabète
    • Ethylisme chronique
3. Causes fonctionnelles :
  • Vessie « claquée » après distension vésicale (volumineux globe)
  • Dysurie réflexe secondaire à une pathologie anorectale (hémorroïdes, fécalome)
4. Causes médicamenteuses :
  • Parasympatholytiques
  • Alphastimulants
Pour en savoir plus sur la dysurie, regardez la vidéo :


2- LA POLLAKIURIE :
  • Diurne : augmentation de la fréquence des mictions pendant la journée pathologique (nombre de miction physiologique = 6 à 8/j) (délai entre les mictions < 2 h) (mictions fréquentes mais de petits volumes),
  • Nocturne : augmentation de la fréquence des mictions nocturnes (> 1/nuit),
A. Interrogatoire :
  • Pollakiurie
  • Urgenturies (impériosités)
  • Brûlures mictionnelles
Importance du calendrier mictionnel pour différencier de la polyurie ++
Faire préciser l’importance des symptômes et le retentissement psychosocial
B. Examen physique :
  • Toucher rectal ++
  • Recherche de globe vésical
  • Examen neurologique
C. Paraclinique :
  • Calendrier mictionnel        
  • ECBU ++ (prostatite ?)
  • Echographie vésico-rénale et prostatique (taille prostate, tumeur ou calcul vésical, caillots, résidu post-mictionnel)
  • Fibroscopie urétro-vésicale : recherche d’anomalie de l’urètre (sténose, corps étranger) et de la vessie (calcul, tumeur, corps étranger, vessie de lutte)
  • Cytologie urinaire : recherche de cellules anormales tumorales
  • UCRM : recherche de résidu post-mictionnel, obstacle sous-vésical, vessie de lutte
  • Bilan urodynamique si pathologie neurologique ou absence d’étiologie évidente
D. Étiologies :
1. Vésicales : 
  • Pariétales :
    • Cystites infectieuses (penser au BK) parasitaire (bilharziose)
    • Cystite radique
    • Cystite interstitielle (syndrome douloureux de vessie)
    • Cystite chimique (post-chimiothérapie endovésicale)
  • Corps étranger : fil chirurgical
  • Calcul
  • Tumeur papillaire ou carcinome in situ
  • Rétention vésicale chronique : vidange incomplète donc mictions plus fréquentes
2. Sous-vésicales :
  • Hyperplasie bénigne de prostate +++
  • Prostatite aiguë ou chronique
  • Sténose urétrale
  • Maladie du col…
3. Neurologiques :
  • Traumatisme médullaire
  • Sclérose en plaques
  • Maladie de Parkinson
  • etc...
4. Autres :
  • Pathologies infectieuses de contact : sigmoïdite, salpingite, péritonite…
  • Grossesse
  • Compression extrinsèque tumorale
  • Psychogène : comportement obsessionnel ou phobique
Pour en savoir plus sur la Pollakiurie, regardez la vidéo :

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